une jonquille qui annonce le Printemps

Le pouvoir des fleurs

Quelle est votre fleur préférée ? Quelle symbolique revêt-elle pour vous ? A quel événement ou moment de votre vie l’associez-vous ?

La jonquille s’est fait une place d’exception chez moi. Je pourrais toutefois aussi ajouter à ma liste la Rose de Ronsard, les cerises noires de ma grand-mère (oui, je sais, ce n’est plus une fleur mais un fruit… qu’importe !), et puis les mûres…

Cela nous amène à vous conter plusieurs histoires. Aujourd’hui, place au jaune, à l’orange et au blanc. Parlons bouquets, sourires et partage… Parlons JONQUILLES…

Un symbole d’espoir

La jonquille est symbole d’espoir, de renouveau. Elle annonce le printemps et l’arrivée des beaux jours. Elle est aussi, de mon point de vue, signe de partage, de beauté, de couleurs et d’instants magiques passés un panier à la main.

C’est encore très jeune (j’avais 12 ans) que j’ai lancé les journées des jonquilles au Plessis. Ces jours d’ouverture au public ont été le début d’une grande période de ma vie dédiée à l’accueil de public et d’un véritable engouement pour le tourisme.

Ces journées ont été au démarrage d’une véritable démarche commerciale pour promouvoir le site, et ainsi aller à la rencontre des médias et partenaires divers acceptant de relayer l’information.

Pilier central de ma communication : les petits commerces locaux. Née de l’imagination de ma mère, l’idée de leur offrir des bouquets de jonquilles en remerciement de leur aide a été rapidement adoptée et appliquée.

Accueillir les cadeaux

D’après vous, que se passe-t-il quand vous entrez dans un magasin avec au bras un panier chargé de jonquilles et que vous proposez au commerçant de lui en offrir un ?

Va-t-il l’accepter ? Va-t-il remercier ? Va-t-il dire non à cette offre ?

Les réactions sont multiples, mais dans la plupart des cas, et en particulier lorsqu’on ne vous connaît pas, on vous prend pour une petite vendeuse de fleurs… Vous savez, ces personnes que l’on retrouve fréquemment dans les rues des grandes villes et qui viennent vous « offrir » une rose, mais qui en réalité attendent que vous les en remerciez par une petite pièce.

Et puis passé ce moment de flottement, j’explique le principe des journées et que ces fleurs sont des cadeaux pour les remercier de leur aide et apporter du soleil dans les boutiques en ce début de printemps.

La démarche est audacieuse, j’assume mon panier de jonquilles, je lève la tête dans les rues et je suis fière de l’image quelque peu décalée que je véhicule.

Transmettre la lumière

Chaque année, le manège se répète. Levée aux aurores, je rassemble paniers, sécateurs et papier aluminium et dévale les terrasses pour aller cueillir des centaines de jonquilles. Toutes jaunes ou le coeur orangé, les premières jonquilles m’accueillent comme une multitude de rayons de soleil. Les blanches se font attendre un peu. Elles annoncent la fin de la saison des jonquilles. Quant aux multiples, elles sont peu nombreuses mais leur rareté les fait ressortir d’autant plus dans les bouquets.

Grâce à leur robustesse, elles tiennent plusieurs jours. Certains bouquets nous font même l’honneur d’éclairer nos pièces durant près de 3 semaines !

Ces fleurs sont là pour être partagées Ce sont des « passeurs de lumière », des transmetteurs d’espoir et de vie.

Partage

Lors des journées dédiées aux enfants, on se munit de paniers et je leur apprends à admirer ces promesses de printemps. Chaque fleur est alors cueillie avec délicatesse : on veille à couper la tige assez bas, on tient correctement cette dernière pour éviter qu’elle ne casse, on veille à préserver les fleurs alentours. 1… 2… 3… 10… 20… le bouquet est complet. On l’assemble, on l’harmonise et on l’attache. Partagé en famille, ce bouquet ira fleurir des dizaines de maisons : quelques fleurs dans la chambre d’un enfant, quelques fleurs sur la table de la cuisine. Rappel de moments partagés, d’air frais, de courses effrenées… Pourquoi s’en priver ?

Une jonquille pour Curie

Près d’une dizaine d’années après le début de ces journées des jonquilles, j’ai découvert que cette fleur était devenue le symbole de l’Institut Curie dont la lutte contre le cancer est reconnue.

Particulièrement sensible à leur message, c’est avec naturel que je me suis associée à leur événement. Les journées des jonquilles existaient déjà, leur symbolique rejoignait la lueur d’espoir véhiculée par l’événement « une jonquille pour Curie » : quoi de plus simple que de lier les 2 ?

Une tradition qui perdure

Bien que ces journées des jonquilles aient désormais cessé car le Plessis d’hier n’est plus, cette période de début du printemps continue à m’interpeller. Une nouvelle année sans jonquilles m’est inconcevable. Alors je continue MA tradition. De Normandie, je suis spécialement revenue cueillir des dizaines de bouquets pour les offrir aux commerçants connus de longue date, aux amis, aux collègues, aux voisins.

Désormais au Québec, les jonquilles me suivent. Une jonquille m’a accueillie en mai 2016. Qu’en sera-t-il pour 2017 ? Mon coeur est plein d’espoir… Les jonquilles seront au rendez-vous… Comme toujours, et pour encore de nombreuses années !

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