J’ai des chevaux. Plusieurs. Des petits, des moyens, des grands. Des vieux, des un peu plus jeunes. Des gros, des parfois un peu gras, des (très rarement) un peu plus minces… Des têtus, des mignons tout plein et surtout… des boules d’amour à l’état pur.
Ces grosses bêtes à quatre pattes m’apprennent beaucoup. Derrière leur apparent air tranquille, paisible, se cache une force émotionnelle incroyable. C’est étonnant comme il est facile de la capter. Encore faut-il se montrer réceptif et le vouloir.
Etrangement (ou peut-être pourrait-on dire logiquement), les chevaux ont toujours fait partie de ma vie. De façon intense ou en pointillés, mais toujours là. Un point de repère dans ma vie, une relation synonyme de ressourcement et bien-être. A leur façon, tous me transmettent énergie, joie de vivre et calme intérieur. Ils font aussi ressortir inquiétudes et difficultés d’avancer et questionnent ma quête de liberté. Car si le cheval est un symbole fort de liberté, n’en est-il pas pour autant amené à rester enfermé par l’homme dans un pré, un paddock voire même un box durant toute une vie ? De même, si le cheval m’apporte autant de bien-être, il demeure aussi une contrainte qu’il est intéressant de questionner et mettre en perspective.
Saurais-je murmurer à l’oreille des chevaux ?
J’ai lu dernièrement nombre de livres sur le dressage en liberté, les hommes qui murmurent à l’oreille des chevaux… et finalement je me suis rendue compte que ces ouvrages mettaient simplement des mots sur des actes et des comportements que je mets en pratique au quotidien. Cette façon d’ETRE avec chaque membre du troupeau m’est acquise depuis longtemps. Cela se perçoit, une fois qu’on en a pris conscience, au travers des liens et des relations tissées avec chaque cheval. La façon dont ils se comportent avec moi, dont ils m’acceptent et leurs réactions suivant mes propres attitudes.
Une relation miroir
Deux d’entre eux sont nés chez moi. Je les connais depuis leur naissance et la relation qui s’est tissée avec eux est forte. Surtout avec celle qui se révèle « mon âme soeur équine ». Lorsque je regarde le chemin parcouru ensemble et nos interactions, cela en dit long sur mon propre cheminement personnel. Depuis quelques années, cette jument devient bien têtue (particulièrement avec moi)… mais en y regardant de plus près, ces années correspondent aussi à un flou intérieur personnel. Comment transmettre un message clair à un animal aussi sensible que le cheval quand on est soi-même en quête de sens et d’une direction claire et précise ?
Comme chaque relation, le lien tissé avec chaque cheval est un miroir de nos émotions internes. Suivant le moment, ils sont le reflet de chamboulements intérieurs, de paix intérieure, de sérénité.
Comme le note Carole sur son site « le pouvoir des chevaux » : les chevaux développent une incroyable intelligence émotionnelle.
Dès lors que du stade du « ressenti », je suis passée au stade de la « conscience », je peux observer ce qui se passe réellement lorsque je suis au contact de mes chevaux. Ceux qui paraissaient si tranquilles à brouter dans le champ et ne semblaient même pas réagir à mon arrivée sur leur territoire sont, au contraire, bien conscients de cette nouvelle situation : en observant leurs oreilles, je remarque qu’elles sont pointées vers moi. Oui, ils continuent de brouter l’herbe tendre, mais ils gardent un oeil sur moi. Ma présence étant normale et étant moi-même – depuis longtemps – intégrée dans leur troupeau, mon arrivée n’est pas génératrice de stress ou de surveillance accrue. Cela ne le nécessite pas. Toutefois, si lors d’une autre occasion je suis accompagnée d’une personne inconnue, force sera de constater que leur réaction sera clairement différente : une tête qui se lève brusquement, des oreilles pointées vers l’intrus, un regard interrogateur, une analyse de la situation… avant de juger si, oui ou non, il faut fuir ou continuer de vaquer à ses occupations.
De même, à un moment où j’étais particulièrement chamboulée, certains chevaux semblaient n’en avoir strictement rien à faire. Et puis, finalement, j’ai pu constater qu’ils se répartissaient les rôles. L’un d’entre eux s’est approché de moi, a soufflé doucement sur mon visage et est resté posé là pour me transmettre calme et sérénité. Deux ou trois autres broutaient au loin, a-priori imperturbables, mais je pouvais remarquer qu’une de leurs oreilles restait pointée dans ma direction. Une façon de s’assurer que tout allait bien.
Créer du lien avec les massages
Au cours de l’année passée, je me suis initiée aux massages pour chevaux. Depuis, je n’ai pu résister à l’envie de tester cette méthode avec mes chevaux. Je les caressais déjà, les gratouillais, les brossais… mais désormais je me montre plus réceptive à leurs réactions, si minimes soient telles. C’est incroyable ce qu’on peut dès lors déceler ! Ces grosses bêtes adorent qu’on prenne soin d’elles ! Au départ, c’était étrange qu’un humain les masse et semble – enfin – comprendre leurs signaux. Puis… ils s’y sont – rapidement – adaptés et semblent même beaucoup apprécier cette nouvelle situation. On les comprend ! Parfois, lorsque je démarre un massage, les voilà qui partent ou n’en ont rien à faire. Inutile d’insister. Cela ne leur est pas utile actuellement. Au contraire, à d’autres moments, les voilà qui se placent littéralement dans mes mains l’air de dire : « c’est là que ça me gratte ! C’est là que ça me gêne, que ça me fait mal, que j’ai besoin que tu me masses ». Le message est clair : il faut agir vite !
Serait-ce une simple projection de mon esprit sur mes chevaux ?
Si cela vous paraît étrange, ou vous donne l’impression d’une simple projection de mes pensées sur mes chevaux, j’aimerais vous dire ceci : si vraiment ils ne souhaitent pas de câlins, grattouilles ou massages, ils peuvent partir. Plusieurs hectares sont à leur disposition. Ils sont en liberté totale dans cet espace et rien ne les oblige à rester près de moi. Je ne les attache pas, je ne les force pas à rester dans un espace clos. Je propose… Ils disposent !
Un des poneys est justement très peu réceptif à ces propositions de caresses ou massages. Or, le week-end dernier, je me suis montrée un peu plus calme et douce à son égard et lui ai proposé de le masser (c’est-à-dire que je commence à le masser sur une partie du corps et essaie de capter ses signaux pour adapter mon massage : pression, localisation, etc). Et cette fois-ci, il est resté. Son attitude s’est même transformée montrant à quel point il était réceptif : yeux mi-clos, légers déplacements pour que mes mains agissent là où il le désirait vraiment, tête se tournant vers une partie de son corps d’un air de dire « c’est là que ça me gêne »… Puis, quand cela était suffisant, il a légèrement mastiqué (signe de relaxation) et s’est doucement écarté pour aller vaquer à ses occupations.
Les chevaux nous aident à avancer
Le cheval est un être d’une extrême sensibilité. En apprenant à observer son comportement via l’éthologie, on apprend à se reconnecter avec soi-même. En effet, le cheval répond à nos propres émotions et ressentis. Il est reflet de notre état intérieur et la relation au cheval me paraît un excellent support pour faire évoluer nos relations aux autres et à nous-même. Qu’il s’agisse de l’expression de nos émotions, de la clarification de nos pensées et souhaits…
Le cheval nous aide, comme le dirait Nolwenn (énergéticienne avec le cheval) à nous ouvrir au monde et à soi-même.
Pour aller plus loin
Trouver un professionnel réellement en lien avec le cheval ne s’improvise pas. Pour ma part, c’est une question de feeling… encore faut-il apprendre à faire confiance à son ressenti qui, parfois, peut se trouver en opposition avec ce que l’on voit.
Seul un véritable contact avec les chevaux peut vous donner la réponse. Personnellement, j’ai fait venir une éthologue pour apprendre à mieux comprendre les messages envoyés par mes chevaux. Leur réaction en présence de cette personne était en soi-même un véritable signal. Lorsqu’un poney plutôt solitaire s’approche curieusement de cette nouvelle personne et se met à communiquer avec elle… cela en dit long sur ses capacités à tisser de vrais liens avec les chevaux. L’attitude de son chien envers mes chevaux était elle aussi forte en messages ! Ce chien avait naturellement appris à entre en contact avec les chevaux et à jouer avec eux…
Alors… il ne vous reste plus qu’à tester !
Quelques contacts
La liste qui suit est (très) courte. Elle ne demande toutefois qu’à être enrichie grâce à vos retours d’expériences. Sentez-vous libre de nous compter votre vécu à travers les commentaires.
en France
Le pouvoir des chevaux : Carole THOMAS – 91460 Marcoussis – (+33) 06 12 23 53 83
Cheval Elan : Nolwenn GOBRAIT – 44170 Treffieux – (+33) 06 95 19 95 09
au Québec
Ranch-O-Bois-Rond : Sophie Sarrazin – St Côme J0K 2B0 – (+1) 450-883-5441