Voici une artiste des mots que je souhaite vous faire découvrir.
Cette poète regroupe ses textes dans des recueils intitulés Tam-Tam du Coeur. Tantôt rigolos, énigmatiques, désenchantés, utopiques, engagés, rêveurs, optimistes… ces poèmes feront vibrer votre fibre poétique et faire appel à mille et un sentiments.
En voici quelques uns qui invitent à la réflexion. Belle lecture à vous !
Avis aux artistes : si l’un ou l’autre de ces textes vous inspire, sentez-vous libre de le mettre en couleur. L’illustration apporte une force supplémentaire aux mots : ne dit-on pas qu’une image vaut 1000 mots ?
Votre réalisation est à me transmettre directement par mail (voir rubrique contact). Avec accord de l’artiste, et si l’image véhicule bien l’intention et le message souhaités au départ, elle pourrait venir enrichir cette page.
Il était une fenêtre. Il était une vitre. Il était une fois la vitre d’une fenêtre. Cette vitre, on ne la voyait pas. Tout le monde regardait la fenêtre. On la voyait de loin la fenêtre. Mais la vitre ? Personne ne s’en souciait. On regardait à travers, on l’ignorait. On regardait à travers son verre, mais personne ne voyait les travers du regard. Le regard s’en allait, la traversait. Elle avait mal, qui s’en souciait ?
Il était une vitre. Il était une fenêtre. Il est une fois la fenêtre d’une vitre. Cette fenêtre, tout le monde la voyait. Tout le monde ignorait sa vitre. Tout le monde s’en fichait de sa vitre. Mais la fenêtre ? Tout le monde l’admirait. On l’observait, on la scrutait. On admirait tous ses mélanges, mais personne ne voyait sa vitre. Le regard n’avait d’yeux que pour elle, la paralysait. Elle en avait marre, qui s’en souciait ?
Il était une fois la vitre d’une fenêtre. Une fois de plus, une fois de trop. Cette fois, c’est bientôt. La vitre se brisa. Elle qu’on ignorait trouva son intérêt. Ses éclats de verre rappelaient l’éclat du soleil. Et l’on se dit : « Cette vitre, elle permettait de voir, sans elle, qu’est ce que la fenêtre ». Et les éclats de vitre de se taire. Et la fenêtre de penser : « Faut-il mourir pour exister ? ».
Tam-Tam du Cœur, tome 1, 2012
Y’a quelqu’un ?
Y a personne.
C’est quand même dingue qu’y ait personne…
On lui dit ?
Chut !
C’est pas sympa !
Mais si, c’est drôle.
Tam-Tam du Coeur, tome 1
J’écris un livre qui ne dit rien, n’interpelle pas comme un écran,
Il ne crie pas, ne s’allume pas, ne répond pas à vos paroles,
Il est silence, il est secret, il est absent sans vos regards.
J’ouvris un livre qui n’disait rien, n’interpellait pas son lecteur,
Ne bougeant pas, et si discret, sa couverture imperturbable,
Je l’ai ouvert, il a crié, j’ai sursauté, tourné ses pages,
Il m’a tout dit, m’a tout avoué, tous ses non-dits, tous ses secrets.
C’était un cri comme tant de livres, eux qui éclatent aux oreilles de ceux qui les ouvrent.
Pour un livre face à l’écran, pour une magie face au néant.
Pour un silence qui veut tout dire face au vacarme qui étourdit,
Qui ne dit rien, empêche d’entendre, fait oublier ce qu’en silence
Milliers de livres rêvent de nous dire, de nous avouer sur l’existence.
Tam-Tam du Coeur, tome IV