Woofing au Québec. J’ai testé. Je raconte.

Woofing. Un mot qui me fait penser à wolf : loup. Quel lien entre ce terme et sa signification réelle : échange de services entre hôtes et voyageurs ? Peut-être l’appel de la nature, des étendues sauvages, des grands espaces…

Stéphanie : tu as TOUT faux ! Tout d’abord on dit bien woofing pour désigner cette activité peu ordinaire, je te l’accorde. Toutefois, cela fait référence au réseau WWOOF (avec deux ww : vous pourrez frimer lors de votre prochaine partie de scrabble !) qui vient de l’anglais et signifie World-Wide Opportunities on Organic Farms. On va traduire ça, pour les non-anglophones, en : opportunités autour du monde dans des fermes biologiques. Alors adieu wolfs, loups et autres bestioles plus sauvages les unes que les autres, et bienvenue dans ce monde merveilleux où l’on se salit les mains, où l’on apprend à semer des légumes et où l’on partage de bons moments de convivialité entre hôtes et volontaires.

Tu as testé ? Tu es donc « volontaire » ?

Eh oui !!! Vous avez tout compris ! N’ayant ni ferme, ni potager à partager, je suis de l’autre côté : celui des volontaires. Ces petites mains bien utiles pour avancer le travail, prendre soin des animaux, préparer le potager, participer aux tâches quotidiennes de la ferme.

A ce jour, mes expériences sont peu nombreuses dans le domaine, mais j’apprécie l’ouverture au monde que ce réseau permet. En échange d’une aide aux travaux quotidiens, nous voilà logés et nourris par nos hôtes et découvrons un monde basé sur les échanges. Je ne dispose pas seulement d’un lit, je me retrouve en contact avec d’autres woofeurs de tous horizons (par exemple irlandais et asiatiques lors de mon séjour près de Sherbrooke) et je rencontre des personnes aimant faire partager leur savoir, leurs connaissances et leur vision de la vie.

Ainsi, au-delà d’un mode de voyage hors des sentiers battus, le woofing m’apparaît comme une façon de vivre pleinement avec les habitants d’un pays. C’est une façon d’expérimenter de l’intérieur leur culture et leur mode de vie. Près de Sherbrooke, j’ai nourri les poules et les cochons, été « cueillir » les oeufs dans le poulailler, préparé du pain, participé au marché du mercredi et aidé à ranger la ferme au sortir de l’hiver. Mais j’ai aussi pu partagé ma vision de la vie avec des personnes de mon âge, j’ai découvert le tissage, j’ai eu accès à des livres dont je ne connaissais même pas l’existence, je me suis confrontée à la vie au quotidien avec une personne autiste, j’ai échangé tour à tour en français et en anglais… Bref : la vie est venue à moi sous des formes jusqu’alors insoupçonnées et cela a continué de m’ouvrir l’esprit à d’autres mentalités, savoirs et visions du monde.

Fermes bios et bien plus

Si le réseau WWOOF est majoritairement axé sur le travail dans des fermes bios (à sa naissance dans les années 70, l’objectif clairement affiché était d’offrir la possibilité aux citadins de découvrir la campagne tout en soutenant l’agriculture biologique), le type de fermes hôtes vise à s’élargir. Ainsi, j’ai repéré dans le réseau canadien une boulangerie artisanale en bordure de la Gaspésie, une ferme élevant des lamas, un élevage de chiens de traîneaux… Bref, de quoi maximiser les découvertes et favoriser de belles expériences.

Conseils utiles avant de devenir woofeurs

Avant de courir vous inscrire en tant que woofeur, voici quelques conseils pratiques tirés de mon expérience et du vécus de woofeurs rencontrés au cours de mes voyages :

  • Lisez bien le descriptif de la ferme avant de vous engager. Si vous vous sentez prêt et apte à réaliser les tâches qui sont mentionnées et pouvez rester un temps suffisant sur place (certaines personnes demandent un minimum de 15 jours voire un mois ou plus) il est alors temps de contacter l’hôte. Si les tâches semblent trop physiques pour vous, que le lieu vous semble trop éloigné, bref que « vous ne le sentez pas » : suivez votre intuition et continuez votre recherche
  • Personnalisez votre lettre lorsque vous contactez l’hôte. Précisez vos objectifs, vos attentes, votre personnalité. Profitez-en pour poser toutes les questions qui vous semblent importantes. N’oubliez pas que vous allez vivre dans le même espace durant plusieurs semaines, et que les fermes sont généralement éloignées des grandes villes : mettez toutes les chances de votre côté pour rendre l’expérience la plus épanouissante possible
  • Repérez où se situe la ferme sur une carte. C’est important pour organiser votre transport, planifier vos activités de loisirs durant vos temps de repos et s’assurer que vous vous y sentirez bien. Si vous êtes citadin et ne pouvez passer une journée sans wifi, virée dans les centres commerciaux et le son des voitures, peut-être est-il plus sage d’amorcer un changement progressif avec un travail dans des lieux de plus en plus reculés que de passer d’un extrême à un autre dès votre arrivée dans cette nouvelle contrée…
  • Lisez les commentaires des précédents woofeurs. Entre le descriptif qui vend du rêve et la réalité, il y a parfois un fossé. D’autre part, chaque personne ressent les choses différemment. Il est donc important de voir comment chaque woofeur a vécu et ressenti son expérience dans telle ou telle ferme afin de vous faire un avis.
  • Voyagez léger et pratique. Adieu bottes en cuir, jeans de marque et bijoux. Bonjour bottes en caoutchouc, imperméable et pull chaud. A la ferme : le pratique et le confortable sont à privilégier. Mettez de côté pour un moment votre goût du superfu. Allez à l’essentiel ! Ce conseil est valable pour les vêtements, le matériel, mais aussi pour la vie en général.
  • Soyez ouvert au partage. Voyager en tant que woofeur, c’est aimer partager le quotidien d’autres personnes, découvrir une nouvelle culture, discuter et aider. Ne voyez pas le woofing comme un simple moyen de voyager gratuitement (je donne du temps contre hébergement et nourriture) mais comme une philosophie de voyage à part entière. Si vous n’adhérez pas à cette vision, il est préférable de vous recentrer sur un mode de voyage qui vous correspond plus.
  • Vivez !!! Vivez l’expérience à 1000% ! Tout est nouveau, tout est apprentissage, tout est ouverture d’esprit. Laissez-vous porter par le « flow » et quelle que soit la façon dont vous vivrez l’expérience, vous en retirerez du positif 🙂 Alors, osez le woofing !

Un réseau mondial

Le WWOOF est un réseau mondial qui s’organise à l’échelle nationale. Ainsi, il existe une organisation par pays à laquelle il faut adhérer pour avoir accès à la liste des hôtes. La participation modique de 19 €, valable 2 ans, est loin d’être un frein à l’inscription. Alors : profitez-en !

Ressources

WWOOF international

WWOOF Canada

WWOOF France

 

(Visited 1 835 times, 1 visits today)

1 thought on “Woofing au Québec. J’ai testé. Je raconte.”

  1. Pingback: Voyage intuitif au Québec... idées de séjour - Feel it !

Leave a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Please copy the string VGvNZV to the field below: