zéro déchet

Zéro déchet : tendance ou nécessité ?

Grande tendance du moment : la notion de Zéro Déchet. Qu’est-ce que cette expression signifie ? Comment passer en mode zéro déchet ? Quels pièges éviter ?

Le zéro déchet pour limiter son impact écologique

Comme son nom l’indique, la démarche « zéro déchet » vise à ne plus produire le moindre déchet. En gros, cela signifie que votre activité quotidienne ne donne pas lieu à jeter quoi que ce soit à la poubelle. A noter qu’on parle ici principalement de la poubelle « tout venant ».

Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas!

zero-dechetLe zéro déchet est un mouvement qui s’inspire du principe des 5R :

  • Refuser
  • Réduire
  • Réutiliser
  • Recycler
  • Composter (Rot en anglais).

… On pourrait y ajouter un 6e R avec Réparer !

Allant plus loin que la simple intégration du recyclage dans la gestion des déchets, le principe des 5R nous interroge sur nos modes de consommation et plus précisément sur le cycle de vie des produits que nous consommons. Les 5R nous fournissent des pistes de solutions pour réduire nos déchets à la source et in fine, minimiser notre empreinte écologique. Le but est de prendre conscience de l’impact de notre consommation sur l’environnement, de se responsabiliser, de questionner l’ensemble de nos habitudes actuelles et de les changer pour tendre vers une consommation durable et ainsi, parvenir à une société zéro déchet et zéro gaspillage.

Passer en mode zéro déchet

Conscientisée dès ma plus jeune enfance à l’écologie, le mode zéro déchet n’est qu’une démarche récente. Il semblerait que cela fasse partie d’une des nombreuses étapes visant à adopter un mode de vie plus en cohérence avec mes valeurs…

A vrai dire, je n’ai entendu parler de ce mouvement qu’à mon arrivée au Québec. Ce qui explique cette nouveauté, même si – à mon avis – j’étais déjà plus ou moins en mode zéro déchet au vu de certaines habitudes acquises depuis longtemps.

J’ai l’impression qu’en vivant dans une société de culture américaine, ma conscience environnementale s’est élargie. Cela s’est notamment manifesté par de la colère et de la frustration en m’apercevant que mon nouveau mode de vie n’était pas aussi proche de mes valeurs que je ne l’aurais souhaité. Tout d’à coup, certaines habitudes de consommation se sont modifiées en raison de mon environnement et de la culture locale. Adieu pain frais acheté chez le boulanger local chaque matin… Longues recherches pour trouver – enfin – un propriétaire de poules élevées en liberté pour avoir de bons oeufs frais… Achats multipliés dans les grandes surfaces… Je me suis moi-même surprise à adopter des comportements éloignés de mes valeurs.

Alors j’ai RÉ-AGI. J’ai effectué de nombreuses recherches pour trouver des produits bios et locaux. J’ai adhéré à un groupement d’achat appelé NousRire. J’ai rejoint un groupe de cuisine collective. J’ai acheté une machine à pain. Je suis allée aider le maraicher local durant l’été. J’ai fait le tour des groupes facebook référençant les initiatives locales…

Et c’est ainsi que je suis tombée sur un groupe facebook « zéro déchet ».

Mettre la main dans l’engrenage

Quand tu commences à t’intéresser au mode zéro déchet, tu t’aperçois que tu viens de mettre la main dans un engrenage qui n’en finit pas. C’est tout du moins la perception que j’en ai eu.

En effet, j’ai passé un palier de conscience supplémentaire… Je ne voyais plus que les déchets qui m’entouraient et les incohérences et dangers de notre société moderne. Les déchets sont partout… Et, avec ma conscience élargie de la situation, j’ai commencé à critiquer.

La chose à ne pas faire me direz vous. C’est exact. Mais pas facile !

J’avais juste envie de dénoncer toutes les incohérences que je voyais ! Et d’adopter des comportements très extrêmes en matière de consommation… Facile à faire, oui… relativement facile d’un point de vue pratique, mais beaucoup moins sur les plans mental et relationnel.

Le mode zéro déchet impacte l’ensemble de ta vie

Avec résignation, j’ai appris à faire preuve d’un peu plus de patience envers moi-même et les autres. Car, oui, je me suis rapidement rendue compte que changer d’habitudes n’est pas si évident. Nombre de barrières mentales se sont dressées en moi lors de ces changements. C’est la raison pour laquelle j’ai pris un peu de recul et ai décidé d’y aller un pas à la fois.

Copiant sur une amie, j’ai décidé d’initier un nouveau changement d’habitude tous les 3 mois. Un délai parfait pour intégrer une nouvelle habitude dans la routine quotidienne et éviter tous les petits blocages qui pourraient faire surface.

En voici une liste non exhaustive :

  • remplacer les mouchoirs en papier par des mouchoirs en tissu. Astuce pratique : en choisir des petits qu’on peut placer dans une boîte à mouchoirs et continuer à les utiliser en mode « usage unique » pour des questions d’hygiène
  • acheter un maximum de denrées alimentaires en vrac
  • rejoindre un groupement d’achat bio et régional
  • m’inscrire à un groupe de cuisine collective
  • faire mon propre pain
  • arrêter d’acheter des jus de fruits et les remplacer par des jus de fruits frais
  • adopter la mooncup
  • avoir un thermos (ou tasse) avec moi quand je prends un chocolat chaud dans un restaurant ne proposant que des gobelets en carton ou plastique
  • refuser les pailles quand je prends une boisson
  • demander des cadeaux zéro déchet à Noël et à mon anniversaire (en faisant une liste pour aider les personnes qui ne sont pas nécessairement dans cette même dynamique)
  • dire stop au papier cadeau (il existe des alternatives en tissu par exemple)

Les pièges à éviter

Etant dans une démarche zéro déchet depuis quelques mois désormais, voici quelques points sur lesquels j’aimerais attirer votre attention.

Comme écrit plus haut, le mouvement zéro déchet vise à nous faire prendre conscience de l’impact de notre consommation sur l’environnement, de se responsabiliser, de questionner l’ensemble de nos habitudes actuelles et de les changer pour tendre vers une consommation durable et ainsi, parvenir à une société zéro déchet et zéro gaspillage. Au-delà des déchets que notre mode de consommation produit, la notion de »durable » me semble essentielle pour une plus grande cohérence écologique. Voici un exemple : dans une grande surface, ai-je intérêt à choisir des tomates bios emballées dans des sacs en plastique ou des tomates non bio mais servies en vrac ?

Qu’en pensez-vous ?

Et si cette question n’était que de la poudre aux yeux… au-delà du vrac ou pas vrac, se pose la question plus profonde de la remise en cause de nos modes de consommation actuels. Ai-je vraiment envie de continuer à acheter dans des supermarchés ? ou ai-je envie de favoriser les petits marchés locaux ? Ai-je réellement besoin d’acheter des tomates bios en provenance de Floride ou Espagne en plein mois de décembre ?

Second point que j’aimerais aborder. Zéro déchet, veut bien dire ZERO ! Parle-t-on uniquement de la poubelle tout venant ou également de la poubelle de recyclage (qui est souvent une poubelle tout venant déguisée… quand on voit les problématiques liées au tri du plastique par exemple). Si c’est pour n’avoir rien dans notre poubelle tout venant mais avoir une poubelle de recyclage pleine de plastiques par exemple, sommes-nous vraiment cohérents ?

Osez commencer !

Je ne veux pas vous faire peur ou vous freiner dans votre enthousiasme. Mes dernières paroles visent surtout à vous montrer plusieurs aspects à considérer lorqu’on souhaite passer en mode zéro déchet. Ce n’est pas parce que vous êtes parfait côté déchets, que votre mode de vie est exemplaire d’un point de vue environnemental. Il faut considérer cet aspect comme partie d’un tout plus global incluant : votre alimentaire, vos déchets, vos modes de transport, votre mode d’habitation…

Bref ! bienvenue dans l’aventure et osez le premier pas !!! Notre terre Mère vous en remerciera, ainsi que les générations actuelles et futures 🙂

Sources

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