Je me sens inutile en ce temps de crise… Est-ce vrai ?

Une question récurrente n’a cessé de se manifester ces dernières semaines… et j’ai l’impression d’avoir enfin la réponse qui ME correspond. En tout cas en cet instant T 😉

En ce temps de crise, j’ai ressenti de façon très forte un grand sentiment d’inutilité. Je pourrais également mettre le mot d’inefficacité. L’impression de pouvoir faire encore mieux et plus ailleurs.

Une première réponse : la culpabilité

Face à cette grande question, j’ai finalement pris un peu de recul. J’ai pris la décision de mettre des mots sur ce ressenti. C’est ce que j’appelle le processus de mise en conscience.

Pour cela, je me suis posée et j’ai commencer à regarder ce qui se passait en moi. Quels mots mettre sur ce ressenti intérieur ? Ce mal-être ? Cette gêne ? Que me dit mon corps ?

Le mot qui est venu est celui de la culpabilité. qui m’a amenée à m’interroger autant sur mon rôle et sur ce que je peux faire d’encore plus efficace à l’heure actuelle. Pourquoi moi je me sens bien en ce temps de crise (et de confinement) alors que tant de personnes vont mal ? Perdent leur travail ? Sont dépressifs ? Vivent de la peur ?

C’est un peu tordu, non ?! Me sentir bien me fait me sentir mal !!!

C’est ça en réalité le sentiment de culpabilité : une part de nous-même qui nous juge. Dans mon cas précis : la petite voix qui juge la partie de moi qui se sent plutôt bien en ce temps de crise.

Face à cette observation, j’ai décidé de creuser un peu. Qu’est-ce que ce sentiment de culpabilité dit de moi ? Et à quoi cela me pousse ? Quel est le mouvement de vie qui se cache derrière ?

J’ai ainsi mis des mots : j’ai un élan naturel à contribuer, à faire en sorte que chaque personne se sente bien. Je ressens beaucoup d’injustice et d’incompréhension dans cette période de crise. Et dans le même temps, j’ai envie de pouvoir me sentir moi-même bien, et prendre soin de mon équilibre intérieur, de mon bien-être personnel.

Alors j’ai commencé à élargir mon champ de vision et à sortir de ce scénario de culpabilité. Une façon de retrouver du pouvoir d’agir et d’être encore plus en cohérence avec moi-même et mes valeurs.

Une seconde réponse : nourrir l’élan de vie

En lien avec cet élan naturel à contribuer et à souhaiter apporter du bien-être autour de moi se trouve l’envie de nourrir la Vie, ce qui est Vivant, Beau, Mouvement.

Depuis ce nouveau point de vue, j’ai pris conscience à quel point il était important pour moi de nourrir ce que je trouve positif, vivant, beau. A la différence de ce qui fait peur, alimente les oppositions, me crée des angoisses.

Je me suis alors demandée qu’est-ce que nourrir le Vivant veut dire ?

A cette question, chaque personne répondra avec ses propres mots. Et c’est ça la beauté du monde à mon sens ! Une seule question… une multitude de réponses 🙂

Je t’invite d’ailleurs à prendre un petit moment avec toi même pour répondre à cette question. Pour toi, qu’est-ce que nourrir le Vivant signifie ?

Pour moi, nourrir la Vie, cela signifie :

  • alimenter le positif
  • vivre des situations qui me rendent légère, vivante, joyeuse
  • mettre du mouvement dans mon quotidien
  • faire la connaissance de personnes dynamiques et enthousiastes
  • profiter de la nature et me dire que la nature est par définition bienveillante, que c’est mon milieu naturel dans lequel je me sens bien
  • contribuer à des projets qui font sens (implication dans un projet d’Economie Sociale et Solidaire par exemple)
  • nourrir les liens avec les personnes que j’apprécie
  • réaliser des activités créatives : piano, chant, dessin, broderie
  • admirer les étoiles
  • sourire avec les yeux et le coeur aux personnes que je croise dans la rue et au marché
  • et j’en passe…

A l’opposé, je me suis également demandé qu’est-ce qui, à mon sens, ne nourrit PAS cet élan de vie ?

A mon échelle, mes réponses furent les suivantes : écouter les médias, ressentir de la peur, couper les liens avec les personnes qui m’entourent, arrêter de planifier des projets de voyage, cogiter sur tout ce que je ne peux pas faire actuellement…

J’ai alors pris une grande décision

En prenant ce temps de recul, d’observation et de questionnement intérieur, en prenant également le temps de partager mes ressentis avec des personnes qui me sont proches… histoire de les confronter à d’autres avis, afin également de voir ce qui me parle ou pas dans les expériences de mes proches pour me faire ma propre opinion… j’ai constaté que ce qui était vraiment important pour moi consistait à nourrir le beau et le monde que je souhaite voir exister demain, au contraire de guérir le monde qui va mal (selon mon avis personnel).

Une fois cette ligne directrice établie, j’ai pu passer en mode « action ». Car les idées et la clarification c’est bien, la concrétisation dans la matière, c’est mieux 😉

J’ai ainsi repassé au crible mon quotidien et, en appliquant ce nouveau filtre, j’ai pu décider des pistes d’amélioration et de changement à y apporter – ou non -.

Ainsi, profiter pleinement d’un cadre de vie privilégié à la campagne, qui est source de ressourcement et d’apaisement intérieur… était un élément de culpabilisation. Revisité à partir de mes valeurs, c’est devenu un point d’ancrage nécessaire à cultiver. Car en étant bien avec moi-même, sereine, j’ai d’autant plus de pep’s et de dynamisme lorsque je rencontre d’autres personnes, notamment si celles-ci vivent douloureusement la situation présente. Ce bien-être devient un point d’ancrage au milieu de la tempête. C’est un peu comme si je me situais alors dans l’oeil du cyclone. Il y règne une certaine stabilité.

D’autre part, en conscientisant que « nourrir le vivant » me fait du bien, alors que de penser à ce qui va mal et sur lequel j’ai peu de pouvoir nourrit surtout peur et anxiété, j’ai décidé de démultiplier mes actions qui ont du SENS et vont dans la direction qui me plait. C’est-à-dire les actions qui :

  • mettent la qualité de la relation au coeur des priorités
  • répondent à des enjeux sociétaux et environnementaux
  • considèrent que chaque personne est unique et exceptionnelle
  • contribuent à la beauté du monde
  • génèrent paix et stabilité intérieure en chaque personne
  • vont dans la direction d’une co-création collective, d’un vivre ensemble, qui partent du principe qu’on est tous reliés…

Pour vous donner quelques pistes concrètes d’actions, et de petits pas qui vont vers un objectif global plus grand, voici des idées et thématiques qui me plaisent particulièrement :

  • continuer de me former en Communication Non Violente et faire le choix d’incarner ces valeurs au quotidien (en tout cas… tendre vers !)
  • faire le choix de m’écouter : qu’est-ce qui est réellement important pour moi en ce moment ? Sans me juger, mais au contraire en m’acceptant telle que je suis
  • participer à des projets de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS)
  • continuer à me former en équicoaching pour participer à un monde plus authentique et cohérent
  • continuer à me former en éthologie pour des relations plus justes avec mes chevaux, une posture plus juste avec moi-même, et pouvoir transmettre toujours plus
  • nourrir les liens familiaux et amicaux en toute authenticité, bienveillance, respect de chacun et dynamisme
  • participer à des actions de bénévolat autour de valeurs fortes
  • continuer de clarifier le chemin et mes prochaines actions 🙂
  • prendre des temps de pause et de ressourcement pour juste « Etre »…

Et toi ?! Quelles sont tes valeurs hautes ? Qu’est-ce qui te fait vibrer ? Qu’est-ce qui te fait te sentir utile ? Quels sont tes prochains petits pas ?

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