Visite d’une école en Inde

Durant mon voyage en Inde, j’ai eu l’occasion de visiter une école publique. Dans cet article, je vous fais part de mes observations et de mon ressenti.

Chaque expérience est unique

Tout d’abord, je tiens à préciser que chaque expérience est unique. Ce que j’ai pu ressentir lors de cette visite peut ne rien avoir en commun avec votre propre expérience. Il me semble important de tenir compte du contexte, des personnes en présence et du déroulement de la visite avant de juger et comparer.
Contexte

Participant à un voyage organisé en Inde du Nord, en petit groupe, je me suis laissée portée par le « flow ». De nombreuses découvertes étaient au programme et ce fut particulièrement enrichissant. Bien sûr, il est difficile de tout voir en 15 jours et certaines visites m’ont paru très courtes voire superficielles. La visite d’une école en fait partie.
Déroulement

Ayant passé la nuit précédente dans la ville de Deograh, nous avons fait quelques achats dans une des rues commerçantes : cahiers, crayons de couleur, gommes, crayons de bois, bonbons, ballons de baudruche…

Je trouve la démarche particulièrement intéressante car plutôt que d’acheter des fournitures scolaires en France à des prix particulièrement élevés, puis de les transporter dans nos valises (sachant que les compagnies aériennes imposent des limites concernant le poids des bagages), il me semble beaucoup plus simple et triplement gagnant de se les procurer sur place :

  • Avantage n° 1 : le coût de la vie n’ayant rien à voir entre l’Europe et l’Inde, les articles sont vraiment peu chers. Vous faites donc des économies ;
  • Avantage n°2 : au lieu d’acheter 2 ou 3 cahiers, vous pouvez vous en procurer une dizaine pour le même tarif en France. Vous pouvez donc en faire profiter plus d’enfants ;
  • Avantage n°3 : vous participez à l’économie locale en achetant local.

A la suite de ces achats, nous avons pris la direction de Jaipur et notre guide a demandé au chauffeur de s’arrêter dès qu’il verrait une école publique. Ce fut chose faite 15-20 minutes plus tard.

Il va donc sans dire que le directeur de l’école, les enseignants et les élèves n’étaient en aucun cas prévenus de notre arrivée. D’après notre guide, cela se fait… Pour ma part, j’adhère modérément à cette démarche, mais passons…

Sur place, nous avons rencontré le directeur et sommes allés dans les 4 classes que dénombre l’école. Nous avons passé environ une dizaine de minutes dans chaque classe. Les enfants nous ont montré leurs cahiers et livres, ont chanté quelques chansons (l’hymne national pour les plus grands) et récité des poèmes. J’ai été impressionnée par le calme ambiant et la rigueur présente dès le plus jeune âge. Alors qu’en France l’apprentissage des 3-5 ans est principalement axé sur le jeu, la découverte et les travaux manuels, j’ai pu ici constater qu’il en était tout autre. Les voilà déjà rendus à écrire dans leurs cahiers de façon très concentrée, à réciter l’alphabet et de courts textes.

ecole indeRessenti

Tout au long de la visite, je me suis sentie comme une intruse. Une blanche qui observe, applaudit… un peu comme au zoo si je peux me permettre cette expression lourde de sens. Nous n’avons eu aucune réelle interaction avec les enseignants ou les enfants. Puis, à peine arrivés que nous voilà déjà sur le départ : distribution de bonbons aux plus âgés et de ballons de baudruche aux plus jeunes, puis don de cahiers et crayons au directeur et petite enveloppe pour des achats futurs.

J’ai tenté de communiquer un peu avec les plus grands en anglais lors de la distribution des bonbons et d’interagir avec les plus jeunes en les aidant à gonfler leurs ballons, mais j’avoue m’être sentie particulièrement mal. Cela est resté très superficiel et totalement déconnecté de la réalité. J’ai assisté à la rencontre de deux mondes diamétralement opposés, à des cultures tellement différentes qu’il est impossible de créer un véritable lien en un temps si limité. Le contraste entre cette école indienne et nos écoles françaises est d’autre part tellement important qu’on ne sait comme agir, qu’on ne sait quoi penser. Une personne du groupe a même pleuré pour exprimer son désarroi. J’avoue avoir été proche d’en faire de même. On se sent tout simplement démunis.

D’autre part, j’ai ressenti un fossé faisant penser aux inégalité blancs-noirs. Je me demande si notre présence dans cette école est aussi bien tolérée en raison des dons financiers et matériels qu’elle suppose. On passe en coup de vent, on observe, on applaudit, on donne et zou… on repart. Une façon très superficielle et relativement hautaine d’agir.

J’aurais, pour ma part, préféré prendre plus de temps sur place et réellement interagir avec les élèves : activités communes ou chacun peut s’entraider, apprentissage de mots en indou et en français, apprentissage de l’anglais, jeux… Mais je reste toutefois consciente que le type de voyage auquel je participais ne s’y prêtait pas nécessairement.
Perspectives d’avenir

Lors d’un éventuel prochain voyage en Inde, j’espère pouvoir axer ma découverte avec une véritable interaction avec les habitants. Pouvoir participer à l’activité d’une école durant une ou plusieurs journées me semblerait une façon d’agir concrètement et efficacement tout en créant un rapport d’égal à égal…

Et vous, qu’en pensez-vous ?

  • Quelle est votre réaction à la lecture de cette article ?
  • Si vous avez eu l’occasion de visiter une école en Inde, comment avez-vous vécu cette expérience ?

Je serais heureuse de vous lire !

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2 thoughts on “Visite d’une école en Inde”

  1. Pingback: Feel it ! | Inde du Nord – Circuit touristique de 15 jours

  2. Marie-Hélène MOALIC

    Oui, j’ ai aussi visité une école dans le Rajasthan.
    Je m’attendais, avec mes yeux d’européenne, à voir des enfants assis devant leur bureau ayant fait un dessin pour chaque personne du groupe que nous aurions ramenés tout fiers dans nos valises …au lieu de cela j ai vu des enfants très intimidés entourés de professeurs. Il devait y avoir au moins 5 hommes et 2 femmes en sari. Probablement des institutrices. Beaucoup de monde pour seulement 7 élèves ?!
    J’ai donné les stylos que j’avais dans mon sac …je n avais pas été prévenue qu’on pouvait leur donner des fournitures. C’est vrai que j’ai vu des enfants aux uniformes passés et pas propres. On est restés 15 minutes sans réel échange avec les enfants … entourés des profs. Bon, je me dis qu’au moins ils sont éduqués, savent lire et ne trainent pas dans les rues comme tous ces enfants qui mendiaient.

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