Au Vieux Théâtre, Pierreville

Au Vieux Théâtre de Pierreville

« Il est doux, à tout âge, de se laisser guider par la fantaisie »

Marcel PROUST

Se laisser porter par un nom de ville qui réveille des souvenirs… Y partir pour repérer des appartements. Apercevoir une pancarte « à louer ». Se garer à deux pas, près d’un ancien théâtre « à vendre ». Se dire que ce serait original d’habiter là mais c’est sûrement cher et précipité. Continuer son chemin. Appeler pour visiter le premier lieu repéré. Se faire accueillir par un ancien barbier. Apprendre que le théâtre voisin est habité par un artiste… Se dire que « tiens… ce serait original d’appeler pour visiter. Peut-être pourrait-il nous louer son logement en attendant de finaliser la vente du théâtre ? ». Oser sonner tout simplement… et entrer dans un monde de fantaisie !

C’est un peu comme suivre le fil rouge de son intuition, se laisser porter par une envie d’originalité !!!

Un bâteau-théâtre…

A peine sonné à l’entrée de cet ancien théâtre que la porte s’ouvre sur un artiste d’origine allemande : Peter Gnass. Tour du propriétaire. Derrière les murs de brique, me voilà immergée dans une atmosphère d’ancien théâtre… Grandeur, splendeur, hauts plafonds moulus. La scène se cache derrière divers panneaux, supports d’expositions et autres fantaisies qui tiennent lieu de mobilier pour l’atelier de l’artiste. Le regard erre sur les œuvres ici affichées, posées, traficotées. Un mélange hétéroclite d’objets interroge : œuvres d’arts en construction ? matériel de scène oublié ? objets inusités ?

Après les coulisses, direction les appartements de l’artiste. Plancher de bois, plantes vertes et lumière naturelle font de l’étage un loft extraordinaire. Me voilà fascinée ! Tels sur un bateau, nous voguons vers l’extraordinaire. Et à propos de bateaux, nous découvrons une collection de maquettes de navires car notre hôte du jour est aussi marin… A mieux le regarder, c’est vrai que je retrouve le regard des vieux loups de mer, la démarche des grands navigateurs…

Comme hors du temps, et comme si nous nous connaissions depuis des lustres, Peter nous découvre un pan de sa vie, nous fait naviguer à travers les étages de son navire, passant du pont à la cabine du capitaine pour finir dans la cale…

De plus, tout en parcourant le théâtre, nous découvrons le travail d’un artiste engagé. Ainsi, sa dernière exposition organisée à Montréal fin 2016 et intitulée « La multitude déchue » se veut être une réflexion sur l’art public.

Voici la présentation de son exposition parue sur le site de « Accès culture Montréal » :

Peter Gnass désire libérer les villes des statues et des monuments commémoratifs, afin de créer des espaces spécifiques pour les accueillir, soit des parcs « Patrimoine du pays ». Selon lui, les statues à l’effigie des personnages décédés, souvent réalisées avec beaucoup d’attention par les artisans, sont disposées dans des endroits publics stratégiques comme des parcs, des rondpoints, des ponts, et ce, sans consulter la population. Ces monuments sont vus par l’artiste comme des irritants, perpétuant des messages dogmatiques, bien plus qu’ils ne glorifient le pays aux yeux des touristes. À titre d’exemple : leur destruction par le vandalisme, qui se multiplie dans le monde. Rassemblés dans un même lieu, les monuments seraient ainsi mieux protégés tout en offrant une image globale et cohérente de l’histoire du pays.

 Les rencontres forgent l’esprit

Cette rencontre, comme toute rencontre humaine – et notamment artistique – est toujours pour moi synonyme d’ouverture d’esprit. Les idées véhiculées par l’artiste peuvent aussi bien m’interpeller, me faire écho comme me choquer. Peu importe ! C’est un moyen comme un autre de questionner mes valeurs, ma façon de voir les choses et d’accéder à des univers inhabituels.

Ainsi, je n’avais pour ma part jamais remis en question la légitimité de ces statues qui structurent le paysage urbain. La question est désormais posée. A moi de décider ensuite si j’adhère ou non au point de vue de l’artiste. Quelle que soit la réponse, je pourrais désormais dire que j’ai une opinion sur le sujet et c’est, à mon sens, le plus important !

L’Art comme support de découvertes pour un voyage quotidien

A mon tour, je vous invite à vous laisser guider par votre intuition et votre envie de découvertes chaque jour de votre existence. Le voyage devient alors quotidien et vous amène sur des chemins alors inconnus, pour une belle expérience de vie !

L’Art peut être un support de découvertes. Pensez à discuter avec l’artiste. Amenez-le à vous faire découvrir son Univers… Cela vous ouvrira des portes que vous n’aviez jusqu’alors pas encore remarquées.

Je concluerais par cette citation :

« Quand on rencontre quelqu’un, c’est signe qu’on devait croiser son chemin, c’est signe que l’on va recevoir de lui quelque chose qui nous manquait. Il ne faut pas ignorer ces rencontres. Dans chacune d’elles est contenue la promesse d’une découverte. »

Aharon Appelfeld

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