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La force des ancêtres

Depuis mon arrivée au Québec, je découvre plusieurs mondes. Celui de la modernité, du mode de consommation « à l’américaine »… mais également celui de l’Histoire avec un grand H et de nos racines.

Note : cet article est le reflet de mes pensées et ressentis personnels. Il ne s’agit pas d’en faire une généralité.

Au Québec, j’ai été confrontée à un monde moderne avec tout ce que cela implique de bon et de moins bon. De manière caricaturale, je parlerais de :

  • rapidité à tous les niveaux : communications, restauration rapide…
  • facilité à entrer en relation, mais superficialité des liens créés
  • malbouffe très présente
  • ultra-disponibilité de tout : alimentation, articles de consommation, information

Dans le même temps, j’ai pu observer le développement de très belles initiatives telles que l’installation de maraîchers locaux, le développement d’activités communautaires (qu’on qualifierait d’associatives en France), l’organisation de nombreux événements pour créer du lien, etc.

Et, alors que la modernité s’installe partout, j’observe un retour aux Racines…

C’est un peu comme si notre monde moderne nous avait déracinés et que désormais nous étions en quête de nos Racines. Comme si l’Histoire pouvait remettre un peu d’ordre et de sens dans ce chaos quotidien.

Levons le voile sur notre Histoire

C’est ainsi que, depuis quelques années, l’on redécouvre (ou plutôt que l’on ose reconnaître) l’Histoire du Québec (et de l’Amérique du Nord de façon plus globale), qu’on ose lever le voile sur ce qui s’est réellement passé au moment de l’expansion coloniale.

Rappelons que ce n’est qu’en 2015 que le gouvernement du Québec a reconnu officiellement que les autochtones de son territoire ont été victimes d’un génocide culturel, notamment mis en œuvre avec le régime des pensionnats.

C’est ainsi que des musées d’histoire ouvrent leurs portes, que les liens entre blancs et cultures autochtones se recréent petit à petit. Un acte après l’autre, les liens entre les cultures changent et évoluent… pour le mieux, espérons-le.

Nous n’avons rien inventé…

Dans le même temps, la reconnaissance de la richesse culturelle des peuples autochtones prend de l’ampleur. Car ce n’est pas l’homme moderne qui a inventé la sociocratie, qui a reconnu le caractère cyclique de la vie, qui a compris que nos Ancêtres étaient une richesse à préserver… Non… Cela existait bien avant nous !

Zoom sur la sociocratie

La structure de la sociocratie a toujours existé au sein de certains peuples autochtones en particulier chez les Amérindiens. La culture amérindienne a notamment intégré une notion essentielle qui semble nous échapper : une communauté est un tout, un ensemble de liens vivants interdépendants qui ne peut se développer et vivre harmonieusement que si chacun de ses membres trouve sa place et joue son rôle en interconnexion avec les autres.

Une philosophie circulaire ancestrale

Dans une entrevue accordée au professeur de sciences politiques à l’UQAM Francis Dupuis-Déri, Georges E. Sioui (historien, membre de la nation des Hurons-Wendats et président de l’Institute of Indigenous Government à Vancouver) décrit la philosophie amérindienne tel que suit :

« La philosophie amérindienne est principalement caractérisée par un mode de pensée circulaire, c’est-à-dire que cette philosophie entend reconnaître les relations qui unissent entre eux tous les êtres et tous les actes. Ajoutons également qu’il n’y a pas de séparation entre sacré et profane, ni d’éléments permettant de légitimer la domination des espèces par une d’entre elles qui serait supérieure aux autres. L’idée biblique selon laquelle l’être humain a été créé par Dieu pour dominer le reste de la création, qui n’existe que pour servir ses intérêts, est étrangère à la philosophie circulaire. » Cette philosophie circulaire serait ancestrale, car selon lui : « il n’y aurait pas eu naissance de sociétés humaines si la nature circulaire de la vie n’avait pas été reconnue. Suite à une série de contraintes environnementales et climatiques, certaines sociétés ont oublié momentanément l’idée de circularité pour adopter une approche linéaire qui a la malheureuse capacité de détruire. Pourtant, si on retourne aux sources, toutes les grandes philosophies et les grandes religions s’accordent sur l’unité fondamentale des êtres humains. […] La pensée circulaire offre à l’individu la capacité d’entrer en communication avec les animaux ou les plantes même s’ils nous apparaissent mystérieux au premier abord. Alors que, pour d’autres traditions, l’idée de se concevoir l’égal des animaux, des plantes ou des pierres semble humiliante, il s’agit, chez les penseurs du Cercle, d’une idée sécurisante qui apporte la paix. »

Pour une vie nomade

J’aime également beaucoup ce témoignage de Flying Hawk, chef Sioux du clan des Oglalas qui évoque le mode de vie de l’amérindien refusant la sédentarité (qu’il considère comme une aliénation) et qui habite dans sa « tente » (tipi), de par nature mobile :

« La vie dans un tipi est bien meilleure. Il est toujours propre, chaud en hiver, frais en été, et facile à déplacer. L’homme blanc construit une grande maison, qui coûte beaucoup d’argent, ressemble à une grande cage, ne laisse pas entrer le soleil, et ne peut être déplacée ; elle est toujours malsaine. Les Indiens et les animaux savent mieux vivre que l’homme blanc. Personne ne peut être en bonne santé sans avoir en permanence de l’air frais, du soleil, de la bonne eau. Si le Grand Esprit avait voulu que les hommes restassent à un endroit, il aurait fait le monde immobile ; mais il a fait qu’il change toujours, afin que les oiseaux et les animaux puissent se déplacer et trouver toujours de l’herbe verte et des baies mures. L’homme blanc n’obéit pas au Grand Esprit. C’est pourquoi nous ne pouvons être d’accord avec lui. »

Flying Hawk, chef Sioux du clan des Oglalas

Reconnectons-nous à la richesse de nos ancêtres

Suite à de nombreuses rencontres, j’ai entrouvert le rideau de l’Histoire. Derrière la société moderne qui est mon cadre de vie quotidien, j’ai entre-aperçu des bribes d’histoire et de culture amérindienne.

De quoi me donner envie d’explorer !

C’est ainsi que j’ai découvert des pratiques ancestrales, une richesse culturelle incroyable et de très belles personnalités. J’en ai partagé quelques bribes avec vous : la sociocratie, la philosophie circulaire, la vie nomade… Mais c’est loin d’être fini ! En voici quelques autres…

Quelques découvertes

A ce jour, je continue mon exploration…

Quant à vous, si vous aussi souhaitez partir à la découverte de l’histoire locale, ouvrez grand les yeux et vos oreilles, questionnez, soyez curieux… Vous verrez : l’Histoire viendra à vous !

Pour poursuivre votre lecture

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